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Répondre aux besoins avérés en cas de crise sanitaire dans la province de Québec (Canada) : un projet de plan d'action pour la synthèse rapide des preuves

✍️ Addressing evidence needs during health crises in the province of Quebec (Canada): a proposed action plan for rapid evidence synthesis - BMC Health Services Research - Janvier 2025
26 août 2025 par
Répondre aux besoins avérés en cas de crise sanitaire dans la province de Québec (Canada) : un projet de plan d'action pour la synthèse rapide des preuves
Daniel Oberlé - Pratiques en santé Oberlé
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🔍🛡️Organisez, collaborez : mutualiser les expertises et la coordination locale pour renforcer la capacité décisionnelle en contexte de crise

Intensifier la préparation et la coordination

Pour anticiper les crises sanitaires, le document recommande de formaliser la place des équipes de synthèses de preuves dans les dispositifs de veille et de réponse rapide. Il s’agit d’assurer la mobilisation de ressources qualifiées, de bâtir une culture organisationnelle valorisant la prise de décision fondée sur les preuves, et de garantir l’indépendance des synthèses malgré les contraintes temporelles. La création de cellules de crise à différents niveaux, l’implication du ministère et la centralisation des informations sont présentées comme leviers essentiels pour dépasser la dispersion des efforts et la duplication des travaux, tout en tenant compte des réalités locales et régionales.

Diversifier méthodes, ancrer la communication et l’implication

L’action planifiée met l’accent sur l’adoption de méthodologies flexibles pour les synthèses rapides, en ajustant la rigueur selon l’urgence tout en maintenant transparence et qualités minimales. La valorisation du dialogue interdisciplinaire, l’intégration active des usagers et patients partenaires, ainsi que l’utilisation de stratégies innovantes de communication (résumés clairs, supports variés, formation des experts à la prise de parole) sont inscrites comme garanties d'une meilleure applicabilité des recommandations sur le terrain, ainsi que d’une diffusion adaptée à chaque public cible.

📝Source 

➡️  https://bmchealthservres.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12913-025-12204-y#Sec2

Références complémentaires 

3 références et la synthèse de ces 3 documents

Les trois documents convergent sur l’urgence de structurer les processus de production et de transfert des connaissances pour améliorer les décisions en santé, surtout en crise. Les synthèses rapides (Hong et al.) nécessitent des méthodologies flexibles, une collaboration renforcée entre acteurs, et des infrastructures dédiées, souvent absentes ou sous-utilisées. Le transfert des connaissances (Lane et al.) peine à passer de la dissémination à l’implantation en raison de barrières organisationnelles, malgré des initiatives prometteuses comme les courtiers de connaissances ou les formats agiles inspirés de la COVID-19. Les KBOs (MacKillop et Downe) émergent comme des intermédiaires clés, mais leur légitimité repose sur un équilibre précaire entre indépendance scientifique et alignement sur les besoins politiques. Pour être efficaces, ces approches doivent combiner rigueur et réactivité, impliquer les utilisateurs finaux (cliniciens, patients), et évaluer leur impact au-delà des outputs traditionnels. La pandémie a accéléré l’innovation, mais a aussi révélé des lacunes persistantes : manque de coordination, ressources limitées, et difficulté à ancrer durablement ces pratiques dans les systèmes de santé. Une gouvernance claire, des financements stables, et une culture de l’évaluation sont essentiels pour transformer ces leviers en outils pérennes d’amélioration des politiques et des soins.

🔍➕ Pour plus d'informations, voir les articles référencés par "Pratiques en Santé" sur le thème du transfert des connaissances ➡️🔗 https://pratiquesensante.odoo.com/blog/tag/transfert-connaissances-580 

Points clés du document
  • Formalisation d’un plan collectif en quatre axes : sensibilisation, collaboration, méthodologies adaptées, et stratégies de transfert.
  • Priorisation de la coordination interinstitutionnelle (cellules de crise, plateformes de partage de preuves).
  • Valorisation des équipes de synthèses et de leurs expertises, nécessité de ressources dédiées.
  • Méthodes de synthèse proportionnées à l’urgence, en conciliant rapidité et transparence sur les limites prises.
  • Implication élargie des parties prenantes : décideurs, cliniciens, patients, partenaires.
  • Communication ciblée : supports accessibles, messages synthétiques, implication d’experts en diffusion.
Axes de progrès
  • Améliorer la formation continue en synthèse rapide et communication scientifique sur le terrain (modules, check-lists, guides).
  • Renforcer l’intégration des outils technologiques innovants (plateformes, IA) pour automatiser certaines étapes, éviter les duplications et centraliser les ressources.
  • Développer un cadre méthodologique clair distinguant niveaux d’exigence dans l’urgence vs. routine, et formaliser l’évaluation de l’impact de ces synthèses en temps réel.
  • Assurer une meilleure mobilisation des patients/usagers avec des modalités adaptées aux contraintes de crise, et documenter la valorisation de ces expériences par des retours structurés.

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