Depuis 40 ans, les enfants réclament plus de liberté et de participation dans les ACM. Mais pourquoi les organisateurs peinent-ils à répondre à ces attentes ? Plongeons dans les coulisses des accueils collectifs de mineurs
Depuis plusieurs décennies, les accueils collectifs de mineurs (ACM, anciennement « centres de loisirs » et « colonies de vacances ») reçoivent régulièrement des enfants et des jeunes en dehors des temps scolaires. À la différence d’autres modalités (avec leurs familles, leurs pairs, au domicile, etc.), ces loisirs dits « organisés » ou « collectifs » reposent sur le regroupement des enfants au sein d’une structure où ils et elles réalisent des activités conduites par des animatrices et des animateurs et partagent un quotidien rythmé par un ensemble de séquences. Pourtant, ces structures voient leur fréquentation fléchir, et ce avant la pandémie, si bien que de nombreux organisateurs (associations, comités d’entreprise, collectivités…) qui en ont la charge s’interrogent sur la désaffection des enfants et des jeunes pour cette forme encadrée de loisirs.
Qu’en disent les enfants ? Si les loisirs juvéniles sont largement documentés, que savons-nous des points de vue des enfants ? Quels sont leurs avis sur l’encadrement de l’équipe d’animation, les activités, le déroulement de la journée ou les conditions d’accueil ? L’exploration d’archives révèle que plusieurs enquêtes se sont intéressées et ont interrogé des enfants sur ces questions depuis les années 1980. L’analyse de ces travaux sur les perspectives enfantines sur les ACM révèle que les mêmes thématiques traversent les décennies.
Afin de comprendre cette permanence des points de vue des enfants, cette recherche a interrogé des organisateurs des ACM. Sur la base d’entretiens auprès d’une dizaine de responsables d’organismes, le rapport montre, d’une part, la prédominance d’un modèle d’organisation et des pratiques semblables au sein des ACM, avec ou sans hébergement, et qui, de fait, intègrent peu les attentes des enfants ; d’autre part, la difficulté de faire évoluer ces pratiques soumises à un ensemble de contraintes qui compliquent la prise en compte des points de vue des enfants.
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La difficile prise en compte du point de vue des enfants ou les limites de l’organisation des accueils collectifs de mineurs