Avancée en âge et parcours résidentiel : représentations et connaissances de l'offre alternative d'habitat

Elodie Alberola, Colette Maes, Thierry Mathé

Cahier de recherche N°C355


EN SAVOIR PLUS / https://www.credoc.fr/publications/avancee-en-age-et-parcours-residentiel-representations-et-connaissances-de-loffre-alternative-dhabitat


Dans l’hypothèse d’une dégradation de leurs capacités physiques et cognitives, la majorité (60%) des  Français  privilégient l’adaptation de leur logement à l’entrée dans un logement adapté. Ce souhait est  d’autant plus renforcé chez les seniors. Les trois-quarts des retraités (73%, soit + 13 points) envisagent  avant tout aménager leur domicile pour y rester en sécurité.Un quart (24%) de la population française souhaiterait plutôt emménager dans un logement adapté, à  savoir un habitat intermédiaire entre le domicile et l’établissement spécialisé. Paradoxalement, les  retraités, qui sont plus susceptibles d’être concernés par ce type d’habitat, souhaitent moins souvent y  emménager (ils sont 17%, soit -7 pts au regard de l’ensemble des Français interrogés). La mobilité vers  ce type d’habitat n’est pas anticipée. Elle est plus particulièrement envisagée lors d’une dégradation de  l’état physique ou cognitif. L’habitat dit intermédiaire, entre le domicile et l’EHPAD, en dehors des résidences services, sans  distinction claire entre résidences autonomie (relevant du médico-social) et résidences services seniors  (offre de logement privée) est peu connu dans sa diversité, notamment les habitats inclusifs (habitat  partagé, béguinage…) avec des projets de vie partagée. Toutefois, ces habitats sont perçus comme  étant de possibles réponses aux besoins de lutte contre l’isolement, de sécurisation liés à l’avancée en  âge tout en préservant son indépendance, son espace personnel. L’offre de services partagés  (restauration, ménage) est plus particulièrement appréciée des retraités. Cette offre intermédiaire d’habitat suscite l’intérêt des Français et des retraités qui s’interrogent toutefois  sur le coût de ce mode de vie sans avoir la possibilité d’avoir une vision précise et comparative des  tarifs pratiqués selon le niveau de services proposés, différent d’un groupe commercial à l’autre. Par ailleurs, les Français potentiellement engagés dans la recherche d’un logement adapté à l’âge, le leur  ou un autre, et donc mobiles, souhaitent y demeurer le plus longtemps possible. Ce souhait de continuité  questionne la possibilité laissée aux résidents de vieillir dans ces logements adaptés, qui ne sont pas projetés par les Français comme la seule médiation vers un établissement spécialisé mais comme une  véritable alternative à l’institutionnalisation. 

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