EN SAVOIR PLUS / https://www.contrelatraite.org/index.php/plan_national_contre_la_traite
La France m’a octroyé le droit d’asile pendant mon adolescence alors que mes parents avaient fui le régime totalitaire roumain. Dans mon parcours d’acculturation à mon pays d’adoption, j’ai échappé au pire. Le pire, c’est de tomber entre les mains d’individus qui tirent profit financier et bénéfice matériel de l’utilisation de la force de travail ou des services sexuels de personnes vulnérables, mises à disposition d’employeurs et de clients qui ne savent parfois même pas qu’ils sont hors de la loi lorsqu’ils y font appel. Le pire, c’est de se retrouver parmi ces enfants drogués pour les rendre dépendants afin qu’ils aillent mendier, voler ou agresser, qu’ils soient reconnus coupables de ces délits tout en sachant qu’on ne les poursuivra pas car ce sont des mineurs. Le pire, c’est d’être une de ces femmes forcées à quitter leur pays, forcées à se marier, parfois avant 18 ans, pour mettre au monde ces enfants. Et le pire, c’est que cela se passe en France. Aujourd’hui. L’an passé, les services de police et de gendarmerie ont enregistré plus de 2000 victimes d’exploitation et de traite des êtres humains. Les associations en ont accompagné 1000 de plus. Sans compter toutes les autres, hommes, femmes, enfants, que nous n’arrivons pas encore à repérer et à aider. Pour moitié, ces victimes sont françaises. Tout comme les auteurs. La Miprof a travaillé à l’écriture de ce plan national pour mieux coordonner l’engagement des ministères et de tous leurs agents, pour que les offices centraux de police et de gendarmerie et les enquêteurs sur le terrain voient leurs outils et leurs capacités opérationnelles renforcés, pour que les associations qui accompagnent les victimes avec conviction
Le 3ème plan national de lutte contre l'exploitation et la traite des êtres humains 2024-2027