EN SAVOIR PLUS / https://bsiposition.hypotheses.org/2394
L’action publique contribue à maintenir les populations les plus vulnérables dans la précarité. Et cela notamment à travers trois mécanismes : l’établissement de normes intrinsèquement inégalitaires, l’application variable de ces normes par les agent·es de l’Etat et l’absence de production institutionnelle de données. Prendre conscience de la responsabilité étatique dans le maintien et la reproduction de la pauvreté est une première étape vers la construction d’une société où les droits fondamentaux sont garantis à tou·tes.
Lors de l’appel 2018 de son programme « Prospective Research for Brussels », Innoviris cherchait à mieux connaître « les populations cachées » présentes à Bruxelles. Nos équipes se sont ainsi intéressées aux personnes qui n’ont pas accès à l’eau d’hygiène (projet Hyper), expulsées de leur logement (projet Bru-Home) ou concernées par une radiation du registre national (projet Measinb), trois problématiques sur lesquelles il existe peu de données, tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif.
Au terme de nos projets, nous avons mis en évidence les mécanismes qui mènent à être privé de moyens fondamentaux d’existence et l’ampleur de ces phénomènes. On a pu estimer ainsi qu’au minimum 8 % de la population bruxelloise a des difficultés d’accès à l’eau pour ses besoins d’hygiène (douches, linge, toilettes)1, qu’1,3 % des locataires bruxellois reçoit chaque année un ordre d’expulsion (soit 11 expulsions judiciaires par jour en moyenne)2 et qu’environ 1,3 % de la population bruxelloise est visée annuellement par une radiation ou une disparition du registre national3
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Comment les politiques publiques aggravent les vulnérabilités