L’expression « Rapid-Onset Gender Dysphoria » (ROGD) a été conçu en 2018 pour décrire une prétendue épidémie d’adolescent·es faisant leur coming-out trans « sans crier gare » sous l’effet d’une contagion sociale facilitée par des problèmes de santé mentale. Ce terme reflète une tentative délibérée d’arsenaliser un discours en apparence scientifique pour rejeter l’accumulation de preuves du bénéfice de la transition. Cet article propose une présentation de la théorie de la ROGD et de son histoire, présente une critique détaillée des affirmations théoriques et empiriques liées à cette théorie, en éclairant plusieurs inquiétudes structurelles vis-à-vis du discours sur la ROGD. Il établit que des affirmations liées aux discours sur la ROGD, notamment à propos du déclin de la santé mentale et des rapports familiaux après le coming-out, s’expliquent mieux par le fait que l’étude-phare concernant la ROGD a recruté ses participant·es sur des sites web transantagonistes émergeant sur fond de plus grande acceptation sociale des personnes trans, et de leur plus grande visibilité. La théorie de la ROGD peut mieux être comprise en tant que tentative de se constituer une respectabilité en employant un langage d’apparence scientifique pour contourner la recherche existante, qui démontre l’importance de l’affirmation de genre.
EN SAVOIR PLUS / https://journals.openedition.org/glad/5756
Référence proposée par Véronique Baranska - https://www.linkedin.com/in/v%C3%A9ronique-baranska-718643127/
« Rapid-Onset Gender Dysphoria1 » A Critical Commentary on “Rapid-Onset Gender Dysphoria” Florence Ashley