Charlie Brocard, Mathieu Saujot, Laura Brimont (Iddri), Sophie Dubuisson-Quellier (SciencesPo-CNRS, Iddri)
Si la transition vers l’alimentation durable est devenue un sujet politique majeur, le niveau de son ambition fait débat, comme l’ont montré les récents débats autour de la loi Climat & Résilience. Les classes populaires peuvent être invoquées dans les discours anti-transition, qui les dépeignent comme rétives à l’alimentation durable, ou soulignent les risques économiques, voire nutritionnels que feraient peser les régimes durables sur elles. Cette tactique participe à maintenir le statu quo en mettant en avant les incidences négatives d’éventuelles transformations sur les plus fragiles1 . En parallèle, le référentiel pour penser et mettre en œuvre les politiques d’alimentation durable n’est pas toujours adapté aux conditions de vie des personnes modestes, aux contraintes et représentations pour partie spécifiques2 . Les recommandations alimentaires peuvent ainsi être sources de tension pour ces populations, car elles pointent l’inadéquation entre une norme sociale aspirationnelle et leur capacité à y répondre (économiquement, culturellement, spatialement, matériellement). En contraste, les classes les plus diplômées et aisées sont souvent présentées, à tort, comme les groupes de référence quant à l’adéquation aux normes de durabilité alimentaire….
https://www.iddri.org/sites/default/files/PDF/Publications/Catalogue%20Iddri/Décryptage/202202-IB0122-alim.pdf
25 août 2022
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Pratiques alimentaires durables : un autre regard sur et avec les personnes modestes