Considérée comme la « cellule élémentaire » des sociétés occidentales, la famille en constitue une institution centrale en ce qu’elle remplit une fonction de reproduction, de cohésion, de stabilité et de socialisation, régie par des règles particulières – notamment relatives à la filiation et aux relations entre ses membres (Cicchelli-Pugeault et Cicchelli, 1998 ; Martin, 2004). Or, en France, comme dans d’autres pays, la famille a connu de nombreuses transformations depuis le XXe siècle. Le rôle de parent s’est ainsi détaché du mariage, conduisant certains à formuler l’hypothèse de l’apparition d’une famille « désinstituée » (Tahon, 1995). Cependant, plus qu’une désinstitutionnalisation de la famille, les modalités d’union et de désunion et le développement de l’assistance médicale à la procréation (Amp) ont favorisé une pluralisation des formes de vie familiale, qu’il s’agisse de l’augmentation des naissances hors mariage, de familles monoparentales, homoparentales, ou encore du nombre de « familles recomposées » (Avenel, 2003). Ces transformations ont contribué à donner un rôle plus important à certaines structures institutionnelles dans l’encadrement de la famille, telle que la sphère médicale au sein de laquelle les équipes ont une marge de décision concernant quelles familles peuvent bénéficier d’une procédure d’Amp (Schuller, 2018), ou les services sociaux (Serre, 2009)...
EN SAVOIR PLUS / https://www.cairn.info/revue-des-politiques-sociales-et-familiales-2021-2.htm
10 septembre 2022
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dans ETUDES
Instituer la famille. Entre parenté et parentalité - Revue des politiques sociales et familiales 2021/2-3 (n°139-140)