Rapport 2021 - Dominique Simonnot - contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL)

Il est bien malaisé de venir rajouter du lugubre à l’année écoulée et à celle qui s’écoule, sous les doubles auspices de la pandémie et d’une guerre en Europe. Il serait facile de décréter qu’à côté de grands malheurs, ceux des enfermés de France semblent bien petits. Il n’en est rien. Leurs maux, bien réels, sont cruels et il revient au CGLPL de les faire connaître et d’inlassablement en appeler à la volonté citoyenne et politique de salutaires changements. Pas seulement en raison de l’indignité trop souvent compagne de l’enfermement, mais aussi, et sans grands mots, à cause des conséquences nuisibles à la société tout entière, qu’elle entraîne. Quel retour à la vie « normale », peut-on attendre de personnes qui, en prison, ont été entassées à trois dans 4,40 m2 d’espace vital, durant des mois, et souvent 22 heures sur 24, au milieu de rats, cafards et punaises de lit ? Assurément, elles ne reviendront pas meilleures, tant les conditions de détention influent forcément sur leur état à la sortie. Et, à 110 euros la journée de prison, c’est bien cher pour fabriquer de la récidive.

EN SAVOIR PLUS / https://www.cglpl.fr/wp-content/uploads/2022/06/CGLPL_Rapport-annuel-2021_Dossier-de-presse.pdf

dans BILAN
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