Selon le principe de précaution et face à l’incertitude initiale de la gravité potentielle de la Covid-19, la France a adopté des mesures collectives comprises comme acceptables malgré la privation de liberté et les risques connus d’un confinement long sur la santé mentale des individus. De telles mesures devraient être appliquées de façon proportionnelle et causer le moins de tort possible. Parmi celles-ci, la fermeture des écoles a été décidée par déclinaison de celles figurant dans des plans de réponse à des pandémies virales où les enfants jouent un rôle majeur dans la transmission de la maladie (ex. grippe). De façon inédite, des mesures et contraintes ont été prises à l’encontre de l’intérêt des enfants et pour protéger un autre groupe vulnérable que les enfants eux-mêmes. Du point de vue de la santé des enfants, le rapport entre gains de santé liés à ces mesures et conséquences négatives a été déséquilibré. La diminution du temps d’instruction a réduit le rendement scolaire général et a eu des conséquences défavorables sur la socialisation et le développement des enfants. Le confinement a généré une accidentologie domestique plus grave, une majoration des violences intrafamiliales et des effets collatéraux marqués en termes de santé mentale des adolescents. Très tôt, les différentes publications ont montré que les enfants n’étaient pas moteurs de cette pandémie – Si l’application initiale de mesures collectives était légitime, l’adaptation des mesures à l’échelle individuelle a été en décalage avec les répercussions déjà connues suivies de celles constatées sur la santé de l’enfant.
EN SAVOIR PLUS / https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1765462922001088
6 février 2023
par
Daniel Oberlé - Pratiques en santé Oberlé
Gestion de la pandémie à Sars-Cov2 en France – Balance bénéfice-risque à l’échelle collective versus à l’échelle individuelle chez les enfants