Enjeux éthiques relatifs à la crise de la psychiatrie : une alerte du C.C.N.E.

✍️ Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) - Avis 147
28 janvier 2025 par
Enjeux éthiques relatifs à la crise de la psychiatrie : une alerte du C.C.N.E.
Daniel Oberlé - Pratiques en santé Oberlé
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📢 La santé mentale, c'est l'affaire de tous ! En 2025, il est temps de briser les tabous et de transformer notre système de soins psychiatriques. Ensemble, agissons pour la dignité et le bien-être de chacun.🚨


Le Comité Consultatif National d'Éthique pour les sciences de la vie et de la santé (C.C.N.E.) publie aujourd’hui son Avis 147, intitulé « Enjeux éthiques relatifs à la crise de la psychiatrie : une alerte du C.C.N.E. ». Cet Avis met en lumière l’urgence d’une mobilisation nationale pour répondre à une crise inédite de la psychiatrie, qui touche directement ou indirectement des millions de Français.


Alors que le système de soins psychiatriques traverse une crise sans précédent – marquée par des moyens insuffisants, des inégalités d’accès et une saturation généralisée –, le C.C.N.E. souligne que la prise en charge des troubles psychiatriques constitue un enjeu d’éthique, social et humain majeur. Aujourd’hui, plus de 13 millions de Français (soit 1 français sur 5) souffrent de troubles psychiatriques, avec des répercussions qui s’étendent bien au-delà du domaine médical pour affecter le tissu social dans son ensemble.


Trois priorités stratégiques pour un Plan Psychiatrie ambitieux

Dans cet Avis, le C.C.N.E. appelle à une réforme urgente et propose un cadre structuré autour de trois axes principaux :

• Garantir un accès équitable à des soins psychiatriques de qualité pour tous comportant une meilleure coordination des expériences multiples de terrain

• Lutter contre la stigmatisation et les discriminations. Il est temps de promouvoir une éthique d’intégration, en mettant fin à l’exclusion des personnes vivant avec des troubles psychiatriques et à l’isolement des patients.

• Renforcer la formation et la recherche dans toutes les disciplines liées à la psychiatrie. Former les professionnels et soutenir les innovations scientifiques sont des conditions indispensables pour mieux répondre aux défis posés par les troubles psychiatriques.

Ces priorités, portées par une mobilisation collective urgente, nécessitent des moyens financiers significatifs et une volonté politique forte.

Une crise qui dépasse le domaine médical

Loin de se limiter à une problématique strictement médicale, la crise de la psychiatrie est aussi le reflet de tensions sociales et de fractures économiques qui marquent nos sociétés contemporaines. Comme le souligne le C.C.N.E., « la psychiatrie est une responsabilité collective ». Elle doit être réaffirmée comme un pilier essentiel de la prise en charge des souffrances psychiatriques et comme un indicateur des fragilités sociétales.


Un appel à agir maintenant

Face à l’ampleur de cette crise, le C.C.N.E. insiste sur l’urgence d’investir dans un Plan Psychiatrie ambitieux, à la hauteur des défis actuels. Il s’agit non seulement d’une exigence sanitaire, mais aussi d’un enjeu d’éthique, visant à préserver la cohésion sociale et à construire une société plus solidaire et résiliente.


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Les acteurs locaux peuvent mener plusieurs actions concrètes pour améliorer la situation de la psychiatrie et de la santé mentale en France :

  1. Renforcer la coordination entre les différents services et professionnels de santé mentale au niveau local. Cela peut inclure la création de réseaux de soins intégrés impliquant les hôpitaux, les centres médico-psychologiques, les médecins généralistes et les associations1.
  2. Développer des initiatives de prévention et de détection précoce des troubles psychiques, notamment auprès des jeunes. Par exemple, mettre en place des programmes de sensibilisation dans les écoles et universités1.
  3. Améliorer l'accès aux soins psychiatriques en créant des structures de proximité comme des maisons de santé pluriprofessionnelles intégrant des psychiatres et psychologues1.
  4. Lutter contre la stigmatisation des maladies mentales à travers des campagnes d'information et de sensibilisation du grand public au niveau local1.
  5. Favoriser l'insertion sociale et professionnelle des personnes souffrant de troubles psychiques, en collaborant avec les entreprises et associations locales1.
  6. Mettre en place des formations pour les professionnels non-spécialistes (enseignants, travailleurs sociaux, etc.) afin de mieux repérer et orienter les personnes en souffrance psychique1.
  7. Développer des solutions de logement adapté et d'accompagnement médico-social pour les patients psychiatriques1.
  8. Créer des espaces d'écoute et de soutien psychologique facilement accessibles, comme des permanences dans les mairies ou centres communaux d'action sociale1.

Ces actions nécessitent une mobilisation coordonnée de tous les acteurs locaux (collectivités, professionnels de santé, associations, etc.) pour améliorer concrètement la prise en charge psychiatrique et la santé mentale sur leur territoire.


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